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Shizuto Masunaga, né en 1925 dans la région d’Hiroshima, est issu d’une famille de Shiatsuki. Il est diplômé en psychologie de l’université de Kyoto en 1949. Fort de ses connaissances dans les domaines de la psyché et du soma, et de son étude des classiques de la médecine orientale, Shizuto Masunaga replace le Shiatsu dans l’univers philosophique et thérapeutique de la Médecine Traditionnelle Chinoise, tout en explorant de nouvelles voies de recherche.
Plaçant les méridiens au cœur de sa pratique, il découvre leur parcours prolongé sur l’intégralité du corps, augmentant ainsi les possibilités d’intervenir efficacement sur les déséquilibres de l’énergie.
Le style de maître Masunaga comporte, afin de repérer les dysfonctionnements du corps, le repérage sur le receveur de points et de zones Kyo et Jitsu, qui se caractérisent par la notion de vide ou de trop-plein. Le donneur rétablit l’équilibre et la circulation de l’énergie entre ces deux zones en pratiquant le Ho et le Sha, ou tonification et dispersion de façon simultanée.
Cette technique induit un travail puissant en profondeur. Elle nécessite une bonne connaissance des méridiens et la capacité de pratiquer les pressions appropriées.
Une séance de Shiatsu se construit selon une synthèse des quatre shin, qui constitue le bilan énergétique, les mêmes qu’en médecine traditionnelle chinoise.
Le Setsushin
Dans notre enseignement nous insistons particulièrement sur la notion de Setsushin, à la fois bilan et traitement par le toucher, qui exige de contacter sa sensibilité primitive afin de saisir, dans l’instant, l’état du receveur.
Le Setsushin se déroule comme si la réaction du receveur était celle du praticien lui-même. L’état d’esprit, la disponibilité, l’humilité et la compassion du donneur sont mis au premier plan.
Setsushin se décline en quatre formes : toucher du hara (ampuku), du dos, des pouls radiaux, des méridiens et points les plus importants – qui s’utilisent selon les circonstances et les affinités du praticien. L’action sera toujours globale.
Établie en dernier, c’est l’étape fondamentale de l’investigation, celle qui permet de constater l’état des méridiens et de décider, in fine, de la stratégie à adopter pour la séance.
Cette action implique une présence d’esprit immédiate et induit un changement en profondeur. Elle requiert écoute et concentration, dans une posture et un positionnement du hara appropriés, afin d’aboutir à l’impact adéquat.
Le donneur a recours à ses mains, paumes, coudes et genoux pour son travail de pression. Des mobilisations et étirements complètent le dispositif qui vise à tonifier ou disperser l’énergie. Son efficacité sera décuplée par une action sur les points d’acupuncture, toujours pour tonifier ou disperser
Le Monshin, ou l’entretien avec le receveur
Nous l’avons vu, le donneur, afin de mieux percevoir le receveur dans sa globalité, a recours à plusieurs types d’observations sensorielles : la vue, l’odorat, l’ouïe pour la nature de la voix du receveur et de sa respiration, et le toucher. Le Monshin – ou entretien – complète la perception globale afin de mieux comprendre le receveur et donc de mieux l’aider. Il me semble que là réside une différence du style Masunaga avec d’autres styles de Shiatsu.
L’accueil et la bienveillance prévalent lors de cet entretien. Le Monshin réintroduit la relation de personne à personne qui s’est trop souvent perdue dans la thérapeutique occidentale.